Lämpchen

Logique Dialectique

07/05/2025 | marxisme, Ilyenkov, philosophie

Tâche laissée par Léniné : une exposition systématique de la dialectique comprise comme la logique et la théorie de la connaissance du matérialisme moderne.

Critique l’utilisation de la dialectique comme simple outil pour prouver une thèse préalablement acceptée : sophistique dénuée de contenu. La véritable logique dialectique prend vie non pas dans des « résultats nus », mais dans le PROCESSUS même qui mène à ces résultats.

Représentation théorique d’une pensée qui est l’élément idéel de l’activité réelle des individus sociaux transformant la nature et eux-mêmes par le travail.

Def -> schéma universel de l’activité subjective transformant créativement la nature ET corrélativement aussi un schéma universel du changement de tout matériau naturel ou socio-historique dans lequel cette activité se réalise et avec les exigences objectives duquel elle est toujours liée.

1. Descartes et Leibniz - Le problème de l’objet et des sources de la logique

Terme “logique” introduit par les stoïciens : distinguaient par lui une partie de l’enseignement effectif d’Aristote qui correspondait à leurs thèses sur la nature de la pensée. Logos (“mot” en grec) -> indique le lien étroit qu’entretient cette science avec la grammaire et la rhétorique.

Scolastique médiévale -> donné forme et canonisé la tradition : logique devient un instrument (organon) pour mener à bien des débats verbaux et intepréter les écrits religieux = un appareil purement formel. Nom et interprétation discreditée par la science et la philosophie moderne : du 16e au 18e évitaient d’utiliser le terme.

Francis Bacon -> “La logique actuellement utilisée sert plutôt à fixer et à stabiliser les erreurs qui ont leur fondement dans les notions communément admises (NdT: théorie des idoles) qu’à aider la recherche de la vérité. Elle fait donc plus de mal que de bien” Descartes -> le syllogisme sert plus à expliquer des choses qu’on sait qu’à apprendre de nouvelles choses. Locke -> le syllogisme n’ajoute rien à la connaissance.

DONC Descartes et Locke considèrent les problèmes de la vieille logique comme des problèmes d’ordre rhétorique.

Hobbes -> calcul de signes verbaux. Locke -> « L’activité [de la logique] consiste à examiner la nature des signes dont l’esprit se sert pour comprendre les choses ou transmettre ses connaissances à d’autres » = doctrine des signes, ou sémiotique. Les défenseurs de conception purement mécaniques du monde défendaient une telle intérprétation de la logique CAR ils interprétaient la réalité objective d’une façon abstraite, géométrique (seules les déterminations purement quantitatives étaient considérées comme scientifiques). CCL° : principes de la pensée dans la science mathématique = principes logiques de la pensée en générale (forme achevée chez Hobbes).

Descartes et Leibniz -> beaucoup plus précautionneux. Voulaient eux aussi créer une Mathesis universalis à la place de la logique aristotélicienne (langage universel, système de termes définis strictement et sans ambiguité, et opérations purement formelles au sein de ce système).

Mais contrairement à Hobbes : conscients de la difficulté. Descartes -> def des termes ne peut pas se fonder sur l’arbitraire mais doit être le résultat de l’analyse précise des idées simples, briques sur lesquelles on construit l’entiéreté de l’édifice intellectuel humain. Ensuite : remplacer la réflexion sur les choses données dans la réflexion ou l’imagination et en général dans l’expérience sensorielle réelle des gens par un calcul de termes et d’énoncés -> conclusions et déductions aussi infaillibles que les solutions d’équations.

Leibniz -> limite le champ de la mathesis universalis aux choses qui appartiennent à la sphère des puissance de l’imagination = qu’une logique des pouvoirs de l’imagination. Toute métaphysique était exclue de son domaine, ainsi que des choses telles que la pensée, l’action et le domaine des mathématiques ordinaires.

Division tripartite héritée des stoïciens (philo = logique, physique et éthique) critiquée par Leibniz -> trois aspects différents de la même connaissance : théorique (physique), pratique (éthique), et terminologique (logique). Vieille logique = aspect terminologique de la connaissance. Vraie science de la pensée = métaphysique (suit Aristote).

Question fondamentale = lien entre la connaissance (l’ensemble des concepts, constructions théoriques et idées) et son objet, et dans la question de savoir si l’un correspond à l’autre, si les concepts sur lesquels une personne s’appuie correspondent à une réalité extérieure à sa conscience.

Pb : je ne peux pas comparer les deux car je ne détiens qu’un des deux (la représentation). On compare TOUJOURS (important) des représentations à des représentations.

Marx, Théories sur la plus-value : “Quelle est la distance entre la syllabe A et une table ? La question serait insensée. En parlant de la distance entre deux choses, nous évoquons leur différence dans l’espace… Ainsi, nous les égalisons en considérant qu’elles sont toutes deux des existences de l’espace, et ce n’est qu’après les avoir égalisées sub specie spatii [sous l’aspect de l’espace] que nous les distinguons comme différents points de l’espace. Appartenir à l’espace constitue leur unité”

Comparer (def) = égaliser sous un aspect puis mettre en relation (la comparaison à proprement parler) (2)

2 types de qualités (?) -> spécifiques vs communes. Communes = modifications d’une troisième propriété commune. Quand nous souhaitons établir une RELATION quelconque entre deux objets, nous ne comparons jamais les qualités « spécifiques » qui font de l’un la “syllabe A” et de l’autre une “table”, un “steak” ou un “carré”, etc MAIS uniquement ces propriétés qui expriment une troisième chose, différente de leur existence en tant qu’objets énumérés -> les choses comparées sont considérées comme différentes modifications de cette troisième propriété commune inhérente à eux. Si cette troisième détermination n’existe pas : la différence entre entre les deux choses devient sans aucun sens.

Question de la mise en relation d’un concept/idée avec une chose : y a t il une troisième chose dans laquelle elles sont une seule et même chose ?

Si NON -> impossible d’établir une connexion intrisèquement nécessaire entre elles. Au mieux relation externe de type astrologique (ciel/vie personnel) : entre deux ordres d’évènements hétérogènes qui obéissent à leurs propres lois particulières. Wittgenstein -> aurait raison quand il affirme que les formes logiques sont mystiques et inexprimables.

Cas de la relation idée/réalité : essence qui n’est ni la réalité matérielle ni une idée, mais leur substance commune. MAIS idée/être -> deux concepts mutuellement exclusifs. Quelle est la base de leur interaction ? Pb le plus central de toute philosophie = rapport être/pensée. Exemple de Kant et des Thalers : 100 thalers réels et 100 thalers imaginaires -> même concept mais mais pas même réalité.

CCL° (cartésienne) : pensée et monde des choses non seulement des phénomènes différents mais aussi complètement opposés.

Existence : étendue MAIS concepts qui dévoilent la nature spécifique de la pensée : pas expression spatiale. Descartes -> si l’existence des choses est déterminée par leur étendue et que les formes spatiales, géométriques des choses sont les seuls formes de leur existence en dehors du sujet, alors la pensée n’est pas dévoilée simplement par sa description en formes spatiales (dans la tête etc). La caractéristique spatiale de la pensée en générale n’entretient aucune relation avec sa nature spécifique (caractéristique spatiale PAS de relation avec sa nature spécifique) : sa nature est dévoilée à travers des concepts qui n’ont rien de commun avec l’expression d’une image spatiale, géometrique. -> pensée et étendue sont deux substances différentes (def) substance : ce qui est def seulement par soi-même, pas qqch d’autre.

CCL° : Impossible de déduire l’être rationellement de la pensée et vice versa, car aucun moyen terme (attribut commun).

Problème corps-esprit. Un problème survient : comment la pensée et les fonctions corporelles sont-elles unies dans l’individu humain. Leur lien est un fait évident : homme peut contrôler consciemment son corps déterminé spatialement parmi d’autres corps.

  1. Ses impulsions mentales -> transforment en mouvements spatiaux.
  2. Mouvement des corps -> altérations de l’organisme (sensations) -> images mentales. Donc bien interaction.

Ex : courbe de la représentation graphique d’une équation. Forme dans la pensée correspond à la forme dans l’espace réel (dessinée sur papier).

Correspondance pas accidentelle mais systématique et régulière des deux ordres de réalité, qui n’ont rien de commun, rien d’identique. Problématique de tous les cartésiens -> Geulincx, Malebranche etc. Malebranche -> exemple des turcs transcendentaux pendant le siège de vienne. Les défenseurs tuaient des turcs réels mais visaient sur la base d’une image, de turcs imaginaires.

Cf métaphysique cartésienne comme explication. CCL° : Réponse des cartésiens -> Dieu sait. Inexplicable de notre pdv. Dieu = construction théorique qui explique l’unité inconcevable, la congruence de phénomènes absolument contraires par définition = troisième terme médiateur. Constat du fait dialectique que la pensée et l”être-en-dehors-de-la-pensée sont en opposition absolue, mais pourtant inséparable et nécessairement unis et en interaction (donc subordonés à une loie plus élevée) MAIS capitulation devant la théologie : sorte de miracle.

Donc reconnaissance de l’identité de l’être et de la pensée reconnue mais expliquée par un acte divin.

2. Spinoza - La Pensée comme Attribut de la Substance

Logique = discipline appliquée, par analogie avec la médecine, car s’occupe pas de l’invention de règles artificielles mais de la coordination de l’intellect humain avec les lois de la pensée (comprises comme un attribut du tout naturel, modes d’un ordre universel).

La logique réelle de la pensée de Spinoza ne coïncide pas avec la logique formelle du mouvement de ses axiomes, théorèmes, scolies et leur preuves : simple guangue formelle. Forme (ordre géométrique) =/= contenu.

Spinoza a trouvé une solution brillante au problème posé par Descartes : il était insoluble car mal posé (question de savoir comment Dieu unit l’âme et le corps en un seul complexe).

On a pas deux objets différents et originellement contradictoires, corps et âme MAIS un seul objet -> le corps pensant d’un homme vivant, réel, SIMPLEMENT considéré de deux aspects opposés. Deux abstractions fallacieuses chez Descartes.

C’est le corps de l’homme lui-même qui pense. La Pensée n’est qu’une propriété, mode d’existence du corps : de la même manière que son Étendue. Descartes (deux substances) à Spinoza (deux attributs de la même substance). Quelle substance ? La nature réelle infinie -> n’a pas que des propriétés spatiales, géométriques.

C’est dans l’homme que la Nature met réellement en oeuvre cette activité que l’on appelle “penser”. Sous forme humaine, la Nature ELLE-MÊME pense -> elle se pense elle-même, à elle-même, devient conscience d’elle-même, se ressent elle-même et agit sur elle-même.

Raisonnement, conscience, idée, sensation, volontés : Descartes -> modes de la pensée, Spinoza -> modes de révélation d’une propriété inaliénable de la Nature prise dans son entiéreté, un de ses attributs. Mais action aussi déterminée spatialement : donc aucune relation de cause à effet entre la pensée et l’action corporelle que cherchent les cartésiens. Pas deux choses qui interagissent, mais une seule et même chose.

Distinction attributive : entre corps et pensée, pas de relation cause-effet, mais la relation d’un organe (corps déterminé spatialement) au mode de sa propre action. Le corps pensant ne peut pas causer des changements dans la pensée, agir sur elle car son existence en tant que pensée EST la pensée. CCL° : sa propre activité est pensée.

Pensée =/= produit d’une action MAIS une action elle-même (// marcher = mode d’action des jambes). Le produit de la pensée peut être exprimée seulement spatialement, changement dans un corps, sa position etc. Mouvement des jambes =/= cause de la marche ! (absurde)

Pensée (matérialisme vulgaire) = processus immatériel qui prend place DANS le corps humain (tête, cerveau, etc). En fait = prend place à travers ce processus. L’événèment décrit deux fois (physique du cerveau, logique de l’idée).

Berkeley : cause de l’évènement = Dieu. Matérialiste vulgaire : explique par l’action purement mécanique de choses externes sur les organes sensoriels et les tissus du cerveau.

Expliquer l’évènement “pensée” = trouver sa cause effective = l’inclure dans une chaine d’évènements au sein de laquelle il advient PAR NÉCESSITÉ. Début et fin de cette chaine : pas localisés dans le corps pensant.

Question = passage d’événements purement physiques – des faits sensibles bruts – à l’expérience subjective de la pensée : passage du “brut” physique au “qualitatif” mental. Expliquer un phénomène sensible (comme un rayon de lumière frappant la rétine) uniquement en termes de causes et d’effets physiques est insuffisant (même effet sur la pierre sans que celle ci pense). Les lois de la physique expliquent : la transmission et l’impact de l’énergie (mécanique ou lumineuse), MAIS PAS l’émergence de la pensée ou de la conscience. Stimulus =/= expérience d’un objet extérieur.

Importance de l’organisation du corps pensant. Organisation -> ne se contente pas de subir passivement une irritation – elle « refracte » et transforme l’influence externe -> en une représentation structurée, dotée de forme, de position et d’extension dans l’espace (3). DONC phénomène perceptif =/= simple conséquence mécanique d’un stimulus, mais le résultat d’un processus complexe où le corps, ou plus précisément le système nerveux, reconfigure l’information en un objet externe.

Problème des qualias (def = contenu subjectif de l’expérience d’un état mental, son aspect phénoménal : question du passage d’une stimulation physique à une expérience qualitative (car pas perçu comme simple modification interne) -> solution = “activité” propre à un corps capable de penser. Cette activité consiste à “objectiver” l’effet physique en lui attribuant une signification extérieure, ce qui relève de l’intentionnalité de la conscience – cette capacité à viser et à représenter le monde.

Question subsidiaire = rapport sciences naturelles/philo. Contre idée positiviste que la philo ne connaît que par la généralisation purement empirique du progrès de la science. Le mysticisme religieux, théologique n’est qu’un complément inévitable de la vision du monde purement mécanique (géometrique, mécanique : seules propriétés objectives du monde réel serait les formes spatio-géométriques et les relations des corps).

Th : la pensée avant et en dehors de son expression spatiale dans la matière qui lui est propre n’existe tout simplement pas.

Def de la pensée. Descartes -> liste toutes les actions qu’on subsume habituellement sous ce terme (raisonnement, imagination, volonté, etc). Spinoza -> mode d’action du corps pensant. Donc investiguer ce qu’il a de spécifique // on ne cherche pas à savoir comment les jambes qui marchent sont construites, mais ce en quoi consiste la marche. Structure d’un organe vs sa fonction, l’un ne se réduit pas à l’autre.

Il faut comprendre le mode d’action de l’interaction causal et ACTIVE avec d’autres corps, et pas sa structure interne (relations spatio-géométriques qui existent nentre les celulles de son corps etc).

Distinction entre le mode d’action d’un corps pensant vs non-pensant : construit activement la forme (trajectoire) de son propre mouvement dans l’espace, en conformité avec la forme (configuration et position) de l’autre corps. Coordination de son activité avec un autre corps -> caractéristique = universalité : capacité ouverte à coordonner son activité avec toute configuration externe, sans se restreindre à un champ d’action déterminé par sa seule structure matérielle (distinction corps pensant vs automate chez Descartes).

Corps qui ne pense pas : action déterminée par sa propre construction interne (sa “nature”). Donc certains animaux pensent ; mais à un degré moindre. Automate : pareil que le réflèxe chez Sechenov et Pavlov = effet externe -> mouvement des parties internes du corps -> réaction externe. Homme : lien supplémentaire dans la chaîne d’évènements (rejoint Kosik et le travail comme médiation entre pulsions animales et leur satisfaction) = réflexion ou considération.

Def réflexion (considération/contemplation) : activité (qui ne s’exprime pas extérieurement) qui dirige la reconstruction des schémas mêmes de la transformation de l’effet initial en réponse. Le corps lui-même est l’objet de sa propre activité. Trois aspects : 1) interruption et recomposition du lien préétabli effet/réaction 2) méta-activité : n’agit pas seulement mais pense la manière dont il doit agir 3) Auto-objectivation : le corps humain devient l’objet de sa propre activité. Il se réfléchit lui-même, se reconfigure et s’adapte. CCL° : impossible de déduire d’une analyse structurelle de l’organe la façon dont il fonctionne, comme dans le cas d’une machine.

Pensée =/= mode MAIS attribut de la substance -> le système dans lequel se trouve la pensée =/= un seul corps ou ensemble de corps MAIS la nature dans son entièreté : contigence de la pensée dans les corps individuels, nécessité dans la Nature prise dans sa totalité (système de perfections absolues). Organisme unifié dont l’ordre et la perfection se déploient nécessairement, même si aucune de ses manifestations locales (ou modi) ne réalise entièrement cette perfection.

Théorie spinozienne de l’erreur et de la vérité : erreur =/= caractéristique d’idées et d’actions au regard de leur propre composition, un de leurs attributs positifs MAIS une signification universelle accordée à un mode d’action partiel et limité.

Néopositivistes critiquent Spinoza car ils concoivent le monde externe comme une sorte d’accumulation incommensurable, conglomération de faits atomiques absolument indépendants les uns des autres : unité (concept qui les subsume) seulement verbal de ces termes.

Pensée comme activité externe et objective : activité qui s’objective. CAPITAL

3. Kant - Logique et dialectique

Kant -> premier à tenter d’englober, dans le cadre d’une conception unifiée, l’ensemble des grands principes opposés de la pensée de son époque, alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans une collision irrémédiable. Cherche à unir et réconcilier ces principes au sein d’un système unique : contre sa volonté, expose plus nettement l’essence des problèmes. Role historique de synthèse.

// Hobbes -> les sciences dans leur état “naturel” = état d’injustice et de violence. La pensée scientifique (raison) peut établir et sécuriser ses principes seulement par la guerre. Ici Kant reconnaît la tension entre des principes opposés, chacun avant lui développé dans un système prétendument universel ; cette tension est l’état naturel de la pensée humaine. -> dialectique. Kant cherche un moyen rationel de résoudre les contradictions/disputes etc. Idéal éthique des inter-relations entre théoriciens : législation unique reconnue par tous, constitution de la raison.

Def kantienne de la logique : “La sphère de la logique est très précisément délimitée ; son seul souci est de donner un exposé exhaustif et une preuve stricte des règles formelles de toute pensée …”

Deux types

  1. Logique générale : formes de pensée valables en toutes circonstances, sans considération à l’égard du contenu spécifique des connaissances. Ni un organon ni un critère de la connaissance. Sert à vérifier la justesse de jugements dits analytiques (le prédicat est contenu dans le sujet ; il explicite ce qui est déjà implicitement présent dans le concept du sujet. Ex : “tous les corps sont étendus” : à priori et nécessairement vrais).
  2. Logique transcendantale : conditions a priori qui rendent possible la connaissance des objets. =/= logique générale -> manière dont nos facultés cognitives structurent notre expérience. Problème = rapport à l’objet. En fait, une doctrine des catégories.

Tous jugements d’expériences : jugements synthétiques. Présence de contradictions, donc inévitable quand on rend le concept plus précis -> la logique générale n’a pas le droit de faire des recommandations sur la capacité d’un jugement CAR cette capacité a le droit de subsumer sous la définition d’un concept les faits qui contredisent directement et immédiatement cette définition.

Question : différence entre un concept théorique et une généralisation inductive, empirique ? Ici question de la prédiction et de sa possibilité. Pas attributs communs mais la substance elle-même, nature du genre d’objet et les lois de son existence.

Kant :

  1. généralisations empiriques -> “tous les cygnes sont blancs”
  2. généralisations scientifiques-théoriques : universelles et nécessaires. Ne peuvent pas être réfutés par l’expérience future -> “tous les corps sont étendus” : “pour nous” ils ne peuvent pas être autrement, sinon ils ne seraient pas objets de notre expérience. Les déterminations spatio-temporelles des choses : ne peuvent pas être réfutées par l’expérience car elle ne sont vraies précisément qu’à la condition que cette expérience est possible : jugements synthétiques a priori.

Kant -> les formes logiques fondamentales ne se trouvent pas dans les principes traditionnels de la logique formelle (loi d’identité ou le principe de non-contradiction) MAIS dans des schémas universels capables d’unir la diversité des idées pour en former de nouvelles -> « deuxième niveau » de la logique, formes dérivées qui n’ont de valeur que si elles concordent avec des propositions plus universelles, celles qui régissent la synthèse des déterminations dans la formation des concepts et des jugements. Révolution dans la conception de la logique en tant que science de la pensée -> premier à voir les formes logiques principales dans les catégories. Inclut l’ontologie et la métaphysique à la logique.

Def catégories (Stammbegriffe des reinen Verstandes) : formes universelles (schémas) de l’activité du sujet par lesquelles l’expérience devient possible en général. Valides à priori pour tous les objets de l’expérience.

Ainsi : la logique doit développer cette doctrine des catégories comme un système cohérent de déterminations de la pensée. Kant reproche à Aristote de ne pas avoir déduit sa table de catégories ! Elle souffre d’empiricisme. Critique aussi leur hypostase (le fait de les rendres ontologiques-métaphysiques). Pour Kant formes de la pensée =/= formes de l’être ou de l’existence.

MAIS attitude non critique à l’égard de l’appareil théorique de la vieille métaphysique. Ne voit qu’une transformation purement formelle de la vieille métaphysique (ontologie) en logique. Pour Kant catégories =/= déterminations abstraites de choses en elles-même telles qu’elles existent en dehors de la conscience et de l’expérience. Elles caractérisent seulement l’objet concevable, le monde externe de la façon dont on le pense nécessairement -> ne dit rien sur le monde du “transcendental”, en dehors des limites de l’expérience (les choses en soi).

Pour Kant : impossible de construire une image du monde scientifique et unifée -> car remplie d’antinomies et contradictions immanentes. Elle serait par essence contradictoire = pour Kant fausse.

Distinction Verstand/Vernunft -> Raison (def) = la faculté qui pousse l’esprit humain à rechercher l’inconditionné, l’absolu. Aspire à unifier les connaissances en remontant aux principes premiers et en cherchant des explications ultimes. Formule des idées transcendantales (âme, monde en soi et Dieu etc) = aucune expérience sensible directe MAIS régulateurs pour orienter la pensée et donner une cohérence systématique à nos connaissances. Limites = 4 antinomies etc.

Critique l’application transcendentale (transzendentale Anwendung der Vernunft) de la raison -> ontologisation de la logique. Proposition A est vrai en elle-même, et pas seulement comme objet d’une expérience possible. Cette application contient des antinomies et contradictions. En essayant de synthétiser pleinement tous les concepts et jugements théoriques tirés de l’expérience passée -> on découvre que l’expérience déjà passée était elle-même intérieurement antinomique si prise dans son ensemble =/= dans un aspect ou un fragment arbitrairement limité de celle-ci. CAR elle comporte des généralisations et des jugements synthétisés selon des schémas de catégories non seulement différents mais directement opposés (ex thèse cosmologique de la finitude de l’univers).

Sphère de l’entendement : paires de catégories mutuellement opposées (différence/identité par exemple). Chaque phénomène donnée dans l’expérience peut être compris par le biais des deux schémas catégoriels opposés -> ex = je considère un fait comme un effet DONC ma recherche s’oriente vers une infinité de phénomènes et de circonstances qui précèdent le fait donné (car derrière chaque fait : toute l’histoire de l’Univers). MAIS si, au contraire, je veux comprendre un fait donné comme une cause -> obligé d’entrer dans la chaîne des phénomènes et des faits qui le suivent dans le temps. DEUX lignes de recherche incompatibles entre elles, ne coïncidant jamais l’une avec l’autre, deux voies d’investigation d’un seul et même fait. Et elles ne convergeront jamais car le temps est infini aux deux extrémités, et l’explication causale s’éloignera de plus en plus de la recherche des effets.

Au sujet de n’importe quelle chose ou objet de l’Univers -> on peut exprimer deux points de vue (AU MOINS) qui s’excluent mutuellement, tracer deux voies d’investigation divergentes, et donc élaborer deux théories, deux conceptions, dont chacune est créée en accord absolu avec toutes les exigences :

  1. de la logique et
  2. tous les faits (données de l’expérience) relatifs à la question MAIS qui -> ne peuvent pas être reliées entre elles au sein d’une même théorie sans conserver et sans reproduire en son sein cette même contradiction logique. Éliminer les antinomies : retenir une seule paire de catégories comme légitime.

Pour cela qu’Hegel appelle cette façon de penser métaphysique : manière de raisonner de l’ancienne métaphysique pré-kantienne (déterminisme absolu par exemple). Kant montre qu’aucune catégorie ne peut être réduite à une “illusion subjective” et qu’une omission est toujours arbitraire.

CCL° générale Kant ->

  1. élargissement de l’objet de la logique (inclusion des schémas catégoriels de la pensée et des principes de construction des théories = synthèse de tous les concepts)
  2. compréhension du rôle et de la fonction constructive et régulatrice des idées dans le mouvement de la connaissance.
  3. dialectique introduite dans la structure de la logique : a montré son absolue nécessité pour la pensée théorique.

4. Fichte et Schelling - Le principe structurel de la logique, dualisme ou monisme

Théorie de Fichte (Wissenschaftslehre) -> rejetée par Kant car elle mène à la création d’une nouvelle métaphysique unifiée. Pour Fichte état décrit par Kant : transitoire et remporaire qui doit être résolue et surmonté dans une conception du monde unitaire (Weltanschauung).

Divergences d’avec Kant :

  1. Primauté de la raison pratique : action morale est le point de départ de toute connaissance, et notre compréhension du monde découle de notre engagement éthique.
  2. Rejet de la chose en soi : toute réalité est le produit de l’activité du “Moi” (Ich), fin de la distinction entre le phénomène et le noumène -> forme d’idéalisme où le monde extérieur est une projection de la conscience.
  3. Rôle de l’imagination transcendantale : concept introduit par Kant (faculté intermédiaire reliant la sensibilité et l’entendement). La voit comme une activité créatrice fondamentale = moteur par lequel le “Moi” génère à la fois le sujet et l’objet, et structure toute l’expérience consciente.
  4. Unité de la raison : connaissance et action morale sont intégrées dans une seule activité rationnelle.

Contradiction dans la chose en soi (chose telle qu’elle existe avant et en dehors de toute expérience possible) -> Ego conscient d’une chose en dehors de la conscience // dire qu’il y a de l’argent dans sa poche, en dehors de sa poche.

Pour Kant -> impossibilité d’une logique en tant que science CAR dans sa construction même on peut pas respecter les règles qu’elle impose comme universelles et nécessaires à l’ensemble des sciences. Donc la pensée = deux sujets distincts, deux Je autonomes et hétérogènes (Je phénoménal et nouménal : pensée et pensée au sujet de la pensée DONC séparés).

Fichte -> objet et son concept = deux formes d’existence du même Moi, résultat de l’auto-différenciation du Moi en lui-même = activité conscience ET inconsciente du Moi. On a ce processus : le Moi crée initialement un certain produit par son imagination -> le regarde comme quelque chose de différent de lui-même, objet du concept, comme non-Moi.

Lois et règles de la pensée discursive = les lois conscientes de la pensée intuitive (activité créatrice du sujet, du Moi qui crée le monde des images contemplées).

Fichte -> nier le principe d’identité d’un objet et son concept comme principe initial de la logique et de la pensée logique = nier le principe d’identité dans sa forme générale -> en d’autres termes si le principe d’identité/contradiction (sa formulation négative) est une condition indispensable pour une pensée correcte, alors il doit s’appliquer à la pensée elle-même.

CCL° : critique de droite du dualisme kantien (position de l’idéalisme subjectif) // néopositivistes -> =/= question du rapport du concept avec le monde extérieur, mais avec le concept lui-même (auto-relation), ou identité de signe et designatum.

Fichte -> Kant =/= système de concepts mais concaténation de jugements non lié entre eux.

Concept fichtéen de système : thèse, antithèse synthèse en partant du plus indéfini. Résultat finalement vrai. Le système est le résultat de la suppresion des contradictions.

Dialectique fondée sur l’acte originaire du Moi, qui se déploie selon une structure triadique.

  1. auto-position du Moi (ich setzt sich selbst). Se pose comme principe absolu et autonome. Activité libre et indonditionnée.
  2. le Moi pose un Non-Moi. Altérité/résistance. Rapport dialectique Moi/Non-Moi.
  3. le Moi se pose comme limité par le Non-Moi. Permet d’intégrer la limitation sans annuler l’autonomie du Moi -> prend conscience de lui-même comme fini et conditionné.

Système vs systématicité -> idéal régulateur, dynamique. Auto-activité infinie du Moi.

Science de la science (Wissenschaftslehre) -> définit n’importe quel objet. Un système de déterminations qui esquissent n’importe quel objet possible, et la structure du sujet qui construit cet objet.

Logique = schéma abstrait de la même activité que décrite dans la WL. On peut pas déduire la WL logiquement, mais n’importe quelle thèse logique peut être démontrée à partir de la WL.

// Kant -> le changement présuppose un même objet qui existe avec deux déterminations différentes, à différents moments (A vers non-A par ex). Mais la théorie concerne le fixe, pas les prédicats du concept mais le concept.

Mais que faire si l’objet représenté dans la théorie = quelque chose qui devient, comme avec Fichte ? Soit principe de contradiction absolu (pas de synthèse possible en général, ou unité de différentes déterminations) OU dev et synthèse. Fichte -> troisième voie. Ce qui est impossible à représenter dans le concept (synthèse) surgit constamment dans la contemplation ou l’intuition (activite de construction de l’image de la chose). Paradoxe de Zénon -> ce qui est impossible et contradictoire dans le concept vient de l’intuition du temps.

Dans ce cas on sacrifie le principe de non-contradiction sur l’autel de l’Anschauung. // exemple de l’origine de la conscience, acte de poser le non-Ego, par l’activité de l’Ego. Ich = Ich (actif et créateur donc contient la nécessité de sa transformation en non-Ego) -> nicht-Ich.

Kant postule lois et catégories logiques, Fichte les déduit et démontre leur universalité.

Schelling -> cherche aussi à constituer un système de connaissance, et les antinomies inévitables d’un tel système. Difficulté = représenter d’une façon systématiquement logique le fait que le monde est un, et la pensée également.

// Kant -> la solution se trouve dans la réalisation pratique du système le plus acceptable pour l’esprit humain, le plus en accord avec sa raison. Principe du système schellingien = “ma vocation dans la critique et d’aspirer à la Selbstskeit immuable, à la liberté inconditionelle et à l’activité illimité”. Système ouvert et jamais possiblement complété -> activité fixée dans son produit n’est déjà plus activité. Elle est le principe absolu et inconditionnel.

Dogmatisme éclairé : irréfutable ent héorie car il tente de compléter son système dans la pratique. Activité pratique = troisième chose qui réunit tous les systèmes contradictoires. Différence Schelling et Fichte avec Kant : obligation, nécessité pratique de choisir un système.

Skip de ce passage. Cf livre sur la génèse de la pensée dialectique

5. Hegel - La dialectique comme logique

Comprendre l’objet de la logique de Hegel -> la pensée. Pose la question de la définition de la pensée : pour Hegel on ne peut pas donner de définition ordinaire, la seule réponse est une théorie développée concrètement (abstraction d’entendement). Mais il faut d’abord tracer des contours, les limites de l’objet de notre investigation : Hegel le fait de façon quasi-mystique, force surhumaine qui crée la nature et l’histoire =/= pensée empirique humaine (les gens peuvent penser illogiquement). La pensée devrait être adaptée à la logique ?

Q° demeure : comment vérifier si les principes logiques sont corrects ? Si la logique ne prend en compte que les faits qui la confirme. En fait = position traditionelle de la logique. Pour cette raison qu’elle était non critique d’elle-même et incapable de développement.

Hegel -> remarque que les théories logiques existantes ne correspondent pas à la pratique réelle de la pensée (les résultats de la civilisation). Donc la pensée de la pensée (la logique) : est en retard sur la pensée de tout le reste, sur la pensée réalisée comme science du monde externe, comme conscience fixée dans la forme de la connaissance et les choses crées par les puissances du savoir, sous la forme de toute la civilisation.

En fonctionnant comme : pensée du monde, la pensée avait atteint des succés tels qu’à côté la pensée de la pensée était déficiente et faible. Les progrès de la science : tout simplement inexplicables si la pensée suivait les règles de la logique traditionelle. Hegel -> règles qui guident l’esprit : peuvent et doivent ếtre dégagées et exposées sous la forme d’un concept, rationellement, sans reporter l’incompris sur l’Anschauung (Fichte).

À première vue :

  1. la pensée représente une des activités psychiques subjectives de l’homme, parmi lesquelles on trouve également l’intutuition, la sensation, la mémoire, la volonté etc.
  2. aussi : une sorte d’activité dirigée (=/= la pratique) vers les idées, images de la conscience indiv et leur modification, réorganisation ET la formation verbale de ces images dans le discours (concepts). DONC altération de choses réelles =/= pensée MAIS au mieux activité accordée avec la pensée, qui suit ses règles. CCL° : pensée = reflet. Donc logique = mise en ordre de schémas existants dans la conscience.

Hegel -> la pensée ne se présente pas que dans le discours (interne ou externe). La pensée ne peut se contempler elle-même du côté, comme si elle était un objet différent d’elle-même -> en tant qu’elle s’est exprimée, incorporée sous forme externe. DONC la pensée ne devient consciente des schémas de son activité qu’à travers le langage.

En fait les actions de l’homme, et le résultat de ses actions doivent être considérés comme des manifestations de sa pensée. CCL° : déterminations objectives de choses en dehors de la conscience peuvent être étudiées par la logiques. Donc l’objet de la logique : l’histoire des sciences et de la technique.

Logiciens -> schémas externes dans lesquels les actions logiques (jugement, inférences) fonctionnent dans le discours (schémas de la réunion de termes). mais la forme logique exprimée par le terme (la catégorie) demeurait en dehors du champ d’étude -> sa conception simplement emprunté à la métaphysique. Plusieurs formes de la pensée : intuition, représentation ET forme-pensée.

Projet : faire correspondre la logique (la pensée au sujet de la pensée) avec son objet réel -> la pensée réelle qui se manifeste dans ses produits : faire correspondre les schémas et règles de la pensée consciente avec ceux de la pensée objective. Dialectique : méthode de pensée qui inclut le processus d’élucidation ET de résolution concrète des contradictions sous la forme d’une unité plus haute.

La sphère du logique divisée en trois aspects : 1- l’abstrait ou le rationel 2- le dialectique ou négativement raisonnable 3- le spéculatif ou positivement raisonnable

Trois moments de la pensée logique : 1- Pensée d’entendement : déterminations fermes et abstraites (historiquement = dogmatisme). 2- moment dialectique : propre abolition de tels déterminations ultimes et la transformation en leurs opposés (historiquement = scepticisme). 3- spéculatif ou positivement raisonnable : unité des déterminations dans leur opposition. Suit la division formelle, externe, de la logique en : 1- la doctrine de l’être 2- de l’essence 3- de la notion (concept, idée) 1, 2 = logique objective, 3 = subjective.

Distinction : Denken an sich et Denken für sich selbst. Dans la logique la pensée doit devenir “pour soi” ce qu’elle avait déjà été “en soi”. Il s’agit de surmonter une fausse conscience.

Logique : découverte et étude des lois objectives qui régissent l’activité subjective des individus, et formes sous lesquelles, que les individus le veuillent ou non, ou qu’ils s’en rendent compte ou non, ils sont contraints, dans la mesure où ils pensent en général, d’exprimer les résultats de leurs efforts subjectifs.

Reconsidération du rôle des catégories =/= ni déterminations les plus générales des choses données dans la contemplation, l’intuition ou l’expérience de chaque individu, ni des schémas transcendentaux de synthèse inhérents à chaque indiivdu. Un individu seul ne les détient pas de façon inné (ou alors de manière simples et abstraites, unilatérales).

Formes universelles de la reconstruction, reproduction, dans la conscience de l’individu des objets crées avant lui (“esprit universel”).

6. Feuerbach : idéalisme ou matérialisme

Tautologie creuse de la philosophie hégélienne : on a pensée le monde environnant de la façon dont on l’a pensé. Aucune prise en compte de l’être en soi, en dehors de la pensée. Théologie rationalisé : l’Esprit absolu est une créature fantastique. La pensée chez Hegel : pensée abstraite, pensée de l’homme opposée à et posée en dehors de lui. Chez Feuerbach : l’être inclut le corps pensant de l’homme. Identité matérialiste : ne requiert aucune “médiation” ou preuve scolastique, est une identité immédiate. Point de départ, et pas résultat !

Aliénation (Spaltung des Bewusstseins) = unité contradictoire de l’être et de la pensée.

7. Critique matérialiste de l’idéalisme objectif

Hegel se représente la pensée de manière abstraite : force supernaturel qui existe en dehors de l’homme et le domine. En fait -> description acritique de la position réelle des choses formée sur le sol d’une forme étroitement professionnelle de la division du travail social = sur la division du travail mental du travail physique, de l’activité immédiatement pratique, sensuellement objective.

Conditions de la division du travail social : nécessité d’une inversion particulière des relations réelles entre 1) les individus humains 2) et leurs forces collectives (def = moyens universels (sociaux) de l’activité) -> aliénation.

Modes d’actions universels (collectivement réalisés) : deviennent des institutions spécifiques (ordre etc). CCL° : l’individu humain n’est plus le porteur de la faculté universelle (pouvoir actif) mais le pouvoir actif lui même EST le sujet qui dicte les moyens et formes de son occupation à chaque individu.

Ex : Pensée. Devenue occupation spécifique. Science (def) : pensée transformée - dans certaines conditions - en une occupation spécifique. Idéalisme objectif (def) : conscience de soi de la pensée aliéenée.

Caractéristique fondamentale de l’activité vitale humaine : faculté de se regarder “du dehors”, de se faire lui-même objet -> transformer les schémas de sa propre activité en son objet (Cf Manuscrits de 44 : animal = immédiatement un avec son activité vital, ne s’en distingue pas, EST cette activité. Homme : a une activité vitale consciente).

Cette faculté apparait chez Hegel comme un schéma de pensée réalisé par l’homme, figure logique -> l’activité vitale humaine est tel car l’homme pense en accord avec des schémas définis (toutes ses déterminations : résultats de la pensée). En réalité l’homme pense car c’est son activité vital réel.

Inverse rapport pratique/pensée : praxis critère de la vérité seulement = preuve du travail intellectuel mis en oeuvre avant et indépendamment d’elle = incarnations du concept.

CCL° : Pdv du logicien ex professo. Il a idolâtré (défini comme données hors du temps, comme absolues) les formes logiques et les lois de la pensée humaine, pourtant réelles, qu’il a découvertes par l’étude de la culture spirituelle et matérielle de l’homme.

Aussi : consdière le mot comme la forme la plus adéquate de la pensée. “Am Anfang war das Wort” -> position biblique. Faculté de nommer = première “excitation” de la pensée.

Mot (pour Hegel) def = première réalité objective de l’activité de la pensée. Forme d’être immédiate et initiale de l’esprit pour lui même. 1 esprit fini devient l’objet d’un autre (aussi fini) esprit À TRAVERS et DANS le mot. Son/vibration (mot audible) = médiation entre deux états de l’esprit, mode de la relation d’un esprit à un autre (ou pour Hegel : de l’esprit à lui-même). Donc la parole : fonctionne comme le premier outil de l’objectivation externe de la pensée (pour que l’esprit devienne son propre objet etc). L’outil réel - hache par ex - apparait comme secondaire.

Le Travail ne réalise que ce que l’esprit pensant a trouvé en lui-même en prononçant, dans le dialogue avec lui-même. La pensée précède l’acte pour Hegel : schéma = “mot-acte-chose réalisée par l’acte-encore mot” (rapport exprimé verbalement sur l’acte).

Analogie avec les métamorphoses de la circulation de la marchandise-argent -> Travail accumilé dans les instruments et produits du travail : fonctionne sous la forme de capital, sous la forme d’une valeur auto-génératrice dont le capitaliste est l’éxécutant. // connaissance scientifique, travail mental accumulé de la société : fonctionne sous la forme de la Science (mécanisme impersonel), dont le théoricien professionnel est le représentant (du pouvoir d’auto-développement de la connaissance). Sa fonction sociale = incarnation de la richesse spirituelle universelle accumulée. Outil d’un processus indépendant de l’augmentation de la connaissance.

Expression verbale : pour le logicien le début de son activité spécifique. Son but = son “entéléchie” réelle.

Même processus dans deux spères : production spirituelle et matérielle. Fausse conscience nécessaire, conception pratiquement vraie. Mécanisme d’inversion -> M-A-M (M = début et fin du cycle, A = médiation/lien, métamorphose de la marchandise). Mais à un moment dans ce mouvement cyclique l’argent cesse d’être un simple intermédiaire : révèle soudainement une faculté d’auto-expansion (A-M-A’). Propriété mystérieuse d’auto-mouvement -> la valeur devient le facteur actif du procès et prend la forme de l’argent aussi bien que de la marchandise, pendant qu’elle augmente sa grandeur. // le concept comme connaissance accumulée, qui apparaît sous la forme du verbe dans la science.

Explication de la propriété mystérieuse : processus qui s’exprime (et reflété) dans la forme (catégorie matérielle : argent).

Capitaliste : valeur nécessairement exprimée sous la forme-argent = but formel de son activité ET point de départ // intellectuel : connaissance accumulée, sous sa forme verbale (concept sous forme de mot). CCL° -> Donc le concept s’auto-développe.

Hegel a isolé le processus de la pensée sous sa forme développée (la science, comme sphère de la division du travail social). Formule = Mot-Acte-Mot. Donc la dialectique matérialiste (interprétation critique, matérialiste de la dialectique de Hegel) présuppose une attitude critique à l’égard du monde aliéné. Explication =/= dénonciation creuse d’un atavisme théologique.

8. La conception matérialiste de la pensée comme objet de la logique

Héritage de Feuerbach : l’Ego ne pense pas, ni la Raison, ni même le cerveau. L’homme pense par le moyen de son cerveau, en unité et contact avec la nature. Abstraction faite de cette unité il ne pense pas.

Marx -> =/= identité immédiate avec la nature mais avec la société (l’ensemble des rapports sociaux) qui médiatise son rapport avec la nature.

Idéel (def) = image subjective de la réalité objective. Reflet du monde externe sous forme de l’activité humaine (conscience et volonté) =/= fait individuel ou psychologique mais socio-historique. Produit et forme de la production mentale.

Matérialisme pré-marxien (Démocrite-Spinoza-Diderot-Feuerbach) : idéal = image d’un corps matériel DANS un autre corps matériel. Point de départ mais pas suffisant. Pb = identification immédiate de l’idéel avec les structures matérielles, neuro-physiologiques du cerveau et ses fonctions. Résultat d’une contemplation passive (car l’histoire, et donc le travail en dehors du champ du matérialisme ancien).

Marx incorpore l’aspect (développé par l’idéalisme “intelligent” : Platon-Fichte-Hegel) actif, chez eux abstrait et unilatéral.

Exemple d’idéalisation d’un objet : quand la faculté de le récréer pratiquement apparait (langage, dessin etc). Le matériel-objectif est transformé en forme d’actvitié !

Spinoza : idée adéquate lié à la capacité de reproduire des formes verbales dans l’espace réel. Détermination qui exprime l’essence (image idéel de l’objet) vs définitions nominales et formelles qui fixent une certaine propriété. Ex def du cercle : figure dans laquelles les lignes du centre à la circonférence sont égales MAIS propriété dérivé et secondaire, pas cause = figure décrite par une ligne quelconque dont l’une des extrémités est fixe et l’autre mobile. Fournit le mode de construction de la chose dans l’espace réel.

La détermination de l’idéel est dialectique : être et non-être. L’être effectif de la chose externe en phase de son devenir dans l’activité du sujet, dans la forme de son immage interne, besoin, but etc. Être idéel =/= être réel. Être subjectif mais OBJECTIVEMENT subjectif de l’objet.

Phénomène du prix dans l’écopol : prix = forme-monnaie des marchandises. Catégorie objective mais forme idéelle. Métal devient la forme d’existence et de mouvement d’un objet “autre” représenté, qu’il renplace dans le procès de circulation.

Poser idéalement (def) : poser la chose réelle comme image idéelle d’un autre produit.

Image idéel du pain par ex : apparait dans l’imagination d’un boulanger. Dans la tête d’un homme occupé à construire une maison, n’apparait pas. Mais société dans son ensemble : maisons et pain idéels toujours en existence. Toute la nature est idéalisée dans l’homme et pas seulement la partie qu’il produits ou reproduits on consomme immédiatement.

Idéel = produit et forme du travail humain. Notion (def) = image idéelle, représentation.

Activité sur le plan de la représentation : altère l’image idéelle de l’objet = aussi activité sensible-objective qui transforme l’image perçue sensiblement de la chose vers laquelle elle est dirigée. La “chose” altérée = l’idée objectifiée, ou la forme de l’activité de la personne prise comme une chose.

9. Sur la coincidence de la logique avec la logique et la théorie de la connaissance du matérialisme

Logique : lois objectives de l’activité subjective. Épistemologie -> conditions internes seulement et non pas externes (comme existence du monde extérieur et ses lois objectives par ex) de la connaissance. Relire le chapitre.

10. La contradiction comme catégorie de la logique dialectique

Def : unité concrète d’opposés qui s’excluent mutuellement. Question = celle de la contradiction dans la pensée.

Ricardo : antinomie de la loi de la valeur et de la loi du taux de profit moyen.

  1. loi de la valeur
  2. loi du taux de profit : dépendence à l’égard de la quantité de capital dans son ensemble (fixe ET travail vivant).

Si la valeur est proportionnelle au travail incorporé, alors les secteurs qui utilisent plus de travail vivant devraient produire plus de valeur (et donc plus de profit), ce qui contredit le principe d’un taux de profit moyen entre secteurs.

Mais si on impose un taux de profit moyen, cela implique une redistribution des valeurs indépendamment du travail contenu : les prix de production s’écartent alors des valeurs-travail.

Profit = aussi valeur. Profit donc = valeur nouvelleemnt crée, ou partie d’elle. Détermination analytique juste. Mais constat empirique que la quantité de profit n’est pas déterminée du tout par la quantité de travail vivant dépensée dans la production, mais de la quantité de l’ensemble du capital (pas que de la partie qui va en salaires).

Paradoxe : plus le taux de profit et haut, moins de travail vivant est consommé.

Marx -> la loi de la valeur générale entre dans une relation contradictoire avec la forme empirique de sa propre manifestation (loi du taux de profit moyen).

Métaphysique : supprime la contradiction ou la représente comme contradiction externe de deux choses en elle-même non contradictoires (contradiction interne devient -> contradiction sous un rapport différent ou pas en même temps cf Aristote). Ici devient : “Capital-intéret, terre-rente, travail-salaire”. Différents facteurs du profit.

Marx -> plus-value = SEULEMENT le produit de cette partie de capital qui est dépensée en salaire et converti en travail vivant, aka capial variable. MAIS KIII -> “la plus-value jaillit simultanément de toutes les parties du capital investi”

La valeur = une relation interne de la marchandise à elle-même, rendue visible à l’extérieur par sa relation à une autre marchandise.
Cette autre marchandise : rôle d’un miroir, dans lequel se reflétait la nature contradictoire interne de la marchandise exprimant sa valeur.

Métaphysique : réduit contradiction interne à externe. Dialectique : objectivité des deux. Mais la contradiction externe dérive de la première. Une contradiction interne apparaît TOUJOURS sous une forme phénoménale, comme contradiction externe !!!! Résolution de la contradiction de la marchandise : médiation de la monnaie. Transforme l’acte d’échange en deux relations (vente : valeur d’usage->valeur d’échange; achat : inverse). EN FAIT nouvelle forme d’expression de l’antinomie.

12. Le problème du général

Idée de développement organiquement liée avec le concept de susbtance : le principe de communité génétique de phénomènes hétérogènes (aucun attribut abstrait commun).

Le général : une totalité constituée de moments distincts. Dogme de l’identité de l’universel avec le sens d’un mot. Idée =/= universel.

Universel : connection - gouvernée par une loi - de phénomènes matériels. Unité de génèse : modifications d’une substance. L’universel s’exprime dans la “ressemblance” mais SURTOUT dans la différence/l’opposition.

Exemple “capital en général” =/= capital individuel MAIS moment d’un processus de devenir. Forme dans laquelle le capital est posé à un certain moment.

Ex définition de l’homme en général : forme universelle de sa vie = travail, transformation directe de la nature (interne et externe) à l’aide d’outils. Ne subsume pas formellement tous les individus en dehors des travailleurs de la grande industrie par ex (qui eux-même ne fabriquent pas vraiment d’outils).