La fin d'un non-système monétaire
14/07/2025 | analyse contemporaine, critique de l'économie politique, marxisme
Rappels techniques
Niveaux de concrétisation : argent -> monnaie en général (double aspect) -> monnaies particulières (devises).
Argent =/= monnaie. Argent (def) = équivalent général, seule M capable de s’échanger contre toute autre M -> un concept.
Son existence effective = monnaie -> déterminations supplémentaires.
Def : dans forme-monnaie -> différence richesse produite/à produire (entre monnaie-marchandise - or ou argent -, valeur déterminée VS monnaie symbolique : fiduciaire et scripturale, la monnaie de crédit) est effacée.
Forme-monnaie élastique : circule plus ou moins selon les conditions.
- croissance : crédit se développe, monnaie symbolique s’étire
- crise : demande de valeurs sûres, la monnaie se contracte autour de sa forme-marchandise
Monnaies particulières : pluralité de devises qui se rapportent les unes aux autres par le taux de change.
Valeur relative (d’échange?) d’une monnaie est doublement déterminée :
- par la taille relative de l’économie nationale qui l’émet
- par les entrées et sorties de richesse de son territoire
Sorties : achats à l’étranger (paiment des importations, flux monétaires pour IDE ou achats de titres financiers à l’étranger, transfert des immigrés vers leur pays d’origine etc) -> dépréciation du taux de change = diminution de la valeur relative de la monnaie.
Entrées : (ventes de marchandises et de titres financiers à l’étranger, flux de capitaux entraux etc) -> appréciation du taux de change.
Enjeu = abondance de capitaux sur un territoire // appréciation du change ->
- taux d’intérêt (car plus de capitaux disponibles à préter) baisse, donc financement des entreprises favorisé
- encourage projection internationale via exportation de capitaux d’investissements CAR la monnaie forte déprécie les facteurs de production achetés à l’étranger
ATTENTION : différences dans la valeur relative des devises PLUS QUE les différences dans le coût du travail que le capital cherche à valoriser par ses délocalisations
Inverse, monnaie faible : renforce les exportations, car produits compétitifs (moins chers pour acheteurs étrangers).
Tendance générale : grands et moyens capitaux cherchent à déborder du cadre national (projection). Stratégies différentes en fonction du stade de dev de l’industrie nationale.
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stade mercantiliste -> exporter massivement des biens. Baisser le taux de change = rendre les exportations plus compétitives. -> adapté à une économie encore peu complexe, concentrée sur des produits manufacturés “standard” Ex : Japon 40’s-80’s, yen sous-évalué.
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stade impérialiste -> structurer des chaînes de valeur mondialisées : 1 - exporter du capital 2 - importer des intrants complexes 3 - coordoner des activités dispersées mondialement Augmenter le taux de change : permet d’acheter à bas prix, et facilite les investissements à l’étranger. ICI la compétitivité repose donc sur la capacité à organiser et maîtriser une chaîne globale =/= seulement à produire à bas coût. Ex : le mark fort a joué un rôle décisif dan sla stratégie industrielle allemande. A poussé les industriels à se tourner vers des productions complexes moins sensibles à la concurrence internationale + investissements Europe de l’Est.
Les systèmes monétaires internationaux
Fonction d’un SMI = mettre en relation différentes zones monétaires. Avec le dev de la production capitaliste à l’échelle planétaaire, l’architecture du SMI acquiert une importance croissante par rapport aux zones monétaires qu’il relie. Surdétermine leurs dynamiques internes.
SMI repose sur : un actif reconnu au nv international ->
- moyen de circulation
- monnaie de compte
- réserve de valeur Contradiction : double rôle de la devise du SMI, domestique (conditions de financement de l’économie nationale) et international (garantir la liquidité nécessaire aux transactions internationales). Dilemme de Triffin.
Aucun pays ne peut bénéficier à la fois :
- d’unt taux de change fixe aavec les autres devises
- d’une mobilité parfaite des capitaux (absence de contrainte sur les entrées et sorties)
- d’une politique monétaire autonome (liberté de fixer le taux d’intérêt)
CAR si un pays fixe son taux de change + laisse les capitaux circuler -> ne peut pas décider de ses taux d’intérêt : si la BC fixe des taux trop différents de ceux du reste du monde, capitaux vont affluer ou fuir = déstabilise la parité fixe.
Après 1945 système de Bretton Woods :
- taux de change fixes (parité fixe avec le dollar, lui même ancré et convertible en or : 35 dollars l’once d’or)
- politique monétaire autonome Contrepartie = contrôle des mouvements de capitaux (entrants et sortants).
Condition des politiques budgétaires keynéesiennes des pays occidentaux :
- Politique budgétaire active L’État utilise les dépenses publiques et la fiscalité pour soutenir la demande globale (consommation + investissement). Compenser les défaillances du secteur privé et éviter la sous-conso.
- Taux d’intérêt régulés Les banques centrales fixent des taux d’intérêt pour contrôler le crédit. Influence directement la capacité des entreprises et ménages à emprunter et investir.
-> l’épargne (plus-value non investie, salaire non consommé) contrainte dans ses mouvements, remise en circulation par les systèmes bancaires nationaux et investie au taux d’intérêt fixé par les BC.
-> la dette nationale était principalement détenue par des résidents. Permettait d’arbitrer les modalités de dévalorisation du capital au nv national (par le biais de l’inflation par ex).
1971 fin de Bretton-Wood. Dollar devenu flottant, donc libéralisation progressive des mouvements de capitaux. DONC chaque pays doit se rendre attractif, attirer l’épargne internationale : il faut proposer un bon rendement (donc hausse des taux d’intérêt, au moins au début).
Conséquences :
- les contraintes extérieures se mirent à prendre une importance accrue dans la détermination des taux directeurs -> 70’s-80’s augmentation des taux d’intérêt réels, a pénalisé l’activité eco domestique.
- politique budgétaire pensée en fonction de sa capacité à attirer l’épargne internationale. Si laxiste (bcp de dépenses, déficit) -> doit emprunter -> doit offrir taux d’intérêt élevés
- perte d’autonomie dans la gestion des cycles économiques. On ne peut plus facilement “laisser filer” l’inflation.
CCL° : cette période de transition transforme profondément la manière de mener les politiques éco. Taux d’intérêt devient une variable d’arbitrage centrale, pression à la hausse.
Pour les économies les plus avancées (exportations de capitaux) : préserver une monnaie forte = pénaliser le financement de l’économie nationale (choc Volcker, politique du Franc fort) -> chômage et stagnation de la croissance nationale.
La stabilisation du nouveau système monétaire international selon Russell Napier
Milieu des 90’s puis 2000’s nv historiquement faible des taux d’intérêts. Apparition d’un “Non-SMI” : ni reconnu ni analysé systématiquement.
Naisssance = décision chinoise de dévaluer le yuan 1994. 90’s : entrée d’IDE en Chine + surplus commerciaux -> augmentation du taux de change, fragilise son modèle de dev basé sur les inves étrangers + exportations. Dévaluation s’appuie sur une politique de conversion systématique des excédents commerciaux chinois en bons du Trésor US (sortie massive de capitaux de Chine).
En contrepartie : volume d’épargne important afflue vers US, peuvent se permettre de baisser leur taux directeur sans compromettre la robustesse de leur monnaie.
Chine : soutenu les inves étrangers. A permi aux banques chinoises d’augmenté leur offre de crédit. Canalisés par l’État vers le crédit aux entreprises. Seuil de dev : entreprises ont remonté les chaînes de valeur. CCL° : ça + bas-salaires (main d’oeuvre rurale) -> augmenté le volume des exportations, et compétences technologiques acquises.
US/Occident : volume important d’épargne insensible aux taux d’intérêt -> baisse des taux des bons du Trésor américain. Donc augmentation globale de la dette.
Généralement : inflation pour rendre soutenable laa dette. Ici pas d’inflation car pression déflationniste à cause des M produites en Chine (tendance générale. Donc inflation confinée à sphère patrimoniale -> bulles). Inves dans dev indus chinois, pas en occident + réorientation vers le secteur financier et les activités tertiaires non délocalisables.
Les économies avancées : hypertrophie du système financier, augmentation des prix de l’immobilier, faiblesse des taux d’intérêt en regard d’une inflation anémique, accélération de la tertiarisation, stagnation tendancielle et faibles gains de productivité.
Les contradictions du non-système
Dettes trop élevées. Dévalorisation inévitable. Crise de 2008 = premier moment.