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Le noyau rationnel de la dialectique de Hegel

16/04/2025 | marxisme, philosophie

Hegel en France

Séminaire de Kojève sur Hegel dans les 30’s. Hegel de Kojève : presque exclusivement celui de la Phéno. Idéalisme des scissions de la conscience de soi + métaphore ascendante de l’immédiat sensible au savoir absolu. En son coeur : dialectique du Maître et de l’Esclave. Romantisme révolutionnaire de Malraux ou surréalistes (Bataille, Breton). Étayé par traductions et essais de J. Hyppolyte. Donne Sartre et sa doctrine pessimiste du pour-autrui, Lacan etc.

CCL° -> une figure surréaliste et existentialiste de Hegel, idéalisme romantique. Rencontre inévitable avec le marxisme mais individualisme romantique l’empêche.

Sartre/jeune Lukacs/Korsch -> réaligne marxisme sur la transparence du cogito. Rupture althusérienne a donc des aspects positifs : mais ne voyait toujours pas le Hegel matérialiste de la Grande Logique. Marx-Hegel : dialectique idéaliste, le Marx anti-Hegel : matérialisme métaphysique. Maoïsme rompt avec cette oscillation. Il faut : restituer Hegel en son partage (noyau/méthode).

Hegel en Chine

Avant 49 : courant néo-hégélien assez classique -> He Lin. Peur de l’essence révolutionnaire de la dialectique, théorie hégélienne de l’État, désintérêt pour la Logique et importance à la Phéno.

  • 1956-1959 : avant grand bon en avant -> appel de Mao à étudier massivement la dialectique. Dans ce contexte paraît en 56 Sur la philosophie de Hegel de Zhang. En 59 Sur la Logique de Hegel.
  • 1972-1975 : conséquences du IIe Plénum issu du IXe Congrès du PCC en Aout 70. Étude de l’histoire de la philo chinoise et occidentale et critique de la théorie aprioriste du génie. Première phase de la critique de Lin Piao. Dès 1973, plusieurs histoires de la philo occidentale sont publiées et large place accordée à Hegel. La philosophie de Hegel de Zhang paraît en 72 : matériau de référence.

Le noyau rationnel de la philosophie de Hegel

Hegel -> Esprit Absolu, Idée Absolue : réside dans le mouvement, la transformation et le dev incessants. On y trouves des idées révolutionnaires.

1. Le principe relatif au mouvement et à l’interdépendance des phénomènes

Réalité, vérité = Esprit/Idée Absolue = processus en mouvement, transformation et développement incessants. Chaque étape, aspect ou maillon n’est pas fixe ou isolé mais il existe entre eux des liaisons internes. Deux exigences fondamentales :

  1. nécessité de la liaison -> liaison nécessaire et objective de tous les aspects, forces, tendances etc d’un domaine donné de phénomènes.
  2. génèse immanente des différences -> logique interne de l’évolution et de la lutte des différences, de la polarité.

Hegel -> la seule réalité que la philo doit connaître à deux caractéristiques : principe du dev et du concret. Concret (def) = unité aux déterminations différentes. Concret = liaisons internes. Dev (def) = vérite comme unité organique variée donc comporte en son sein des éléments contradictoires, cause immanentes du dev.

(a) sur être, néant, devenir

I. Idéalisme du passage de l’être au néant

  1. Sein = forme la plus abstraite de la pensée. L’Être pur est totalement indéterminé : ne possède aucune qualité ni distinction. Donc indissociable du Nichts (aussi pure indétermination). Identité première des deux dans leur abstraction absolue.
  2. Passage incessant l’un à l’autre car aucun contenu. Ce mouvement = le devenir, première véritable catégorie dynamique de la pensé = unité Être/Néant.
  3. Aufhebung du Sein et du Nichts -> Dasein, existence déterminée. L’Être, en devenant, se spécifie et acquiert une détermination, une qualité propre.

Idéalisme provient de ce qu’il y a commencement (l’un/être se transforme en l’autre/néant) =/= travail de la contradiction. Partir d’un terme unique (être) et forme de répétition : logique de la diffférence. Moteur =/= procès de division de l’identité/fusion des contraires MAIS double inscription de l’identité sous la forme de deux marques dont le référent est absolument indifférencié -> être et néant sont deux marques pour le vide.

DONC =/= deux termes au sens de deux contenus différenciés mais deux marques, inscriptions du même terme. Deux marques qui diffèrent que par leur place (marquage à deux places différentes -> différence la plus faible).

Logique sérielle -> itération, mouvement au sens seul de déplacement du même, de l’un, mais pas de transformation. Processus qui se ressaisit lui-même.

Noyau rationnel -> en fait celui de la logique analytique, pensée numérale :

  1. marquage
  2. causalité rétroactive qui fait que le marquage n’est jamais égal à lui-même
  3. remarquage ou répétition qui fait surgir à son tour un terme qui n’est pas marqué (la différence des deux premières marques)
  4. j’inscris cette différence, etc

CCL° : moteur = ensemble des vides rétroactivement constitués par les marques (toujours une place vide non marquée) PAS la scission de l’identité

II. Itération, donc, et non pas dialectique

Devenir -> terme itératif, troisième place qui marque l’identité. Mais contradictoirement dans ce même chapitre Hegel restaure une différence absolue Être/Néant. Contraires après avoir été confondus -> devenir-identité devient devenir-unité des contraires. Donc Hegel fait tooujours place à la contradiction.

Échec : tentative de générer le concept continûment à l’un, l’immédiat, l’abandon à la vie de l’objet. Deveni-contradiction radicalement hétérogène au devenir-identité et passe en contrebande dans le passage : coup de force qui réintroduit le deux.

Veut cheviller le deux (devenir-contradiction) sur le un (être pur) mais sous la loi et le primat du un (itération).

Contenu de l’Aufhebung : articulation du un et du deux sous la loi du un.

(b) Sur l’intérieur et l’extérieur. La topologie hégélienne

Théorie du rapport essence/phénomène : critique radicale du concept métaphysique de la représentation (objet donné deux fois, dans son intériorité vraie et dans son extériorité pour nous). Contre Kant -> nouvelle topologie du connaître. Extérieur est l’être même de l’intérieur.

En fait : saisir la corrélation scindée extérieur/intérieur comme un processus.

Général/particulier/individuel : le particulier ne peut exister en dehors du général, qui structure la nature et l’essence du particulier. Le général aussi est inséparable du particulier car il se manifeste à travers lui.

Généralité étroitement liée au particulier (def) = généralité concrète. Individualité = union des deux aspects général/particulier.

2. Le principe fondamental de la dialectique (la contradiction)

Cause du mouvement. Ex vie et mort : si vie différente de la mort, alors dans la vie il n’y a pas de facteurs de mort (mort en raison de causes externes). Théorie des causes internes.

(c) Un se divise en deux

Il n’y identité QUE d’une différence, dès lors que l’être de toute chose est le processus de sa division en deux.

Le principe de contradiction dans la logique formelle : permet pas d’affirmer une opinion tout en la niant. Loi élémentaire de la pensée. Mais reconnaitre ce principe dans la logique formelle ce n’est pas nier les contradictions qui existent dans la réalité -> contradictions formelles sont impossibles et doivent être exclues =/= des contradictions réelles.

(e) Sur la catégorie de négation

Logique formelle (def) = dispositif artificiel qui règle les formulations. Dispositif par lui-même sans force (comme tout montage mécanique). Il ne “travaille rien” et donc ne délivre aucune vérité. À l’aide d’un tel appareil on ne peut pas, sans le rendre incohérent, dire à la fois une proposition et sa négation.

Mais la négation d’un énoncé (d’une formule) =/= dialectique. Problème dans la tradition hégélienne de l’usage du terme négation car il vaut seulement pour des phénomènes de langage (desquels on peut extraire un appareil logique). Ne désigne rien dans le monde réel. Seule la parole nie.

Division, destruction et altérité sont des termes + pertinents que négation fusionne et rend inopérants.

3. Le principe selon lequel il y a conversion d’un changement quantitatif en un changement qualitatif radical

La vérité-réalité se dev non seulement quantitativement mais aussi qualitativement. Qualité et quantité : deux caractères que possèdent toutes choses.

  1. qualité unie à l’Être -> détermination qui fait d’une chose qu’elle est une chose. Une chose est ce qu’elle est de par sa qualité.
  2. quantité pas directement unie à l’Être -> la grandeur ou l’augmentation et la diminution de la quantité n’influent pas sur la qualité de la chose (rapports externes quantité/être).

Quantité : variation placée (conservatrice et extensive. Qualité : variation forcée (destructive). Procès intégral du terme considéré (en tant qu’inclus dans un Tout), l’autre son procès différentiel (en tant qu’hétéronome au Tout). Saut qualitatif = intégralisation du processus différentiel.

4. Le principe selon lequel la connaissance est un processus qui va de l’abstrait vers le concret, du simple au complexe

Concret (def) = unité varié. Chez Hegel : processus d’auto-connaissance de ldifférentetre -> Essence -> Concept -> Idée absolue. Processus d’approfondissement et de concrétisation. Réalité est concrète : mais détour par abstraction.

5. Le principe relatif à l’identité de la pensée et de l’être et à la coïncidence entre le logique et l’historique (être social)

Kant -> fossé infranchissable entre la pensée et l’être. Unité interne : être = contenu de la pensée, mais sans pensée l’être perd sa vérité. La pensée est ce qui saisit et fait advenir l’essence des choses. Donc identité entre théorie relative à l’être (ontologie) et la théorie relative aux lois et aux formes de la pensée (logique).strong text

6. Le principe relatif à la coïncidence entre logique et théorie de la connaissance

Contre la tradition kantienne.

Notes synthétiques

  • système idéaliste (def : autoréalisation du Concept, de l’Absolu -> limite la dialectique car une fois l’absolu réalisé plus de mouvement DONC divise la dialectique en deux)
  • dialectique idéaliste
  • noyau rationnel Contradiction propre à la philo de Hegel =/= idéalisme/dialectique MAIS idéalisme/noyau rationnel. Le troisième terme (dialectique hégélienne) est le résultat de cette contradiction.

Marque idéaliste INTERNE à la dialectique elle-même. Noyau rationnel : le matérialisme.